C’est un coup de tonnerre politique dans la capitale béninoise. Ce mercredi 25 juin 2025, 405 militants de l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R) ont annoncé leur départ collectif du parti en déposant leurs lettres de démission au siège local à Porto-Novo.
Ce geste spectaculaire met à nu une crise profonde au sein de la formation dirigée par Joseph Djogbénou, ancien président de la Cour constitutionnelle. Déjà fragilisé par d’autres défections en mars et juillet 2024, le parti au baobab semble aujourd’hui vaciller sur ses racines.
Les démissionnaires pointent un fonctionnement jugé autoritaire et opaque, dans lequel la base militante ne se reconnaît plus. « Le baobab, notre emblème, a perdu ses feuilles. Nous sommes désormais laissés à nu, sans ombre ni protection », a confié leur porte-parole, dans une déclaration lourde de symbolisme.
Cependant, la direction locale du parti refuse de reconnaître officiellement cette vague de départs. Sur les 405 lettres déposées, seules 56 ont été enregistrées, au motif que les statuts ne prévoient pas de démissions collectives. En réponse, les frondeurs ont entamé un nouveau processus basé sur des retraits individuels signés, afin de faire valoir leur décision.
Derrière cette mobilisation, on retrouve Romaric Soton et Marcel Bidouzo, deux leaders très actifs dans la région de l’Ouémé. Accusés par certains cadres de semer la division, ils sont pourtant reconnus pour avoir largement contribué à la structuration et à la mobilisation du parti dans cette zone stratégique.

Leur mise à l’écart alimente le sentiment d’injustice chez de nombreux militants. Cette fracture illustre un malaise croissant entre les responsables nationaux et les bases locales, qui se sentent marginalisées dans la gouvernance du parti.
Ces démissions interviennent à moins d’un an de l’élection présidentielle de 2026. Et le timing n’est pas anodin. Le département de l’Ouémé, bastion électoral majeur, pourrait basculer si l’UP-R n’arrive pas à contenir la crise.
La fragilité du parti est accentuée par les tensions persistantes avec le Parti du Renouveau Démocratique (PRD), son ancien allié, qui continue de réclamer son autonomie politique.
Pour plusieurs observateurs, cette série de départs n’est pas un simple revers local, mais le signe d’un déséquilibre plus profond au sein de la majorité présidentielle. L’avenir de l’UP-R dans certaines régions clés pourrait être compromis si la situation n’est pas rapidement apaisée.




