Une affaire de tontine tourne au casse-tête judiciaire à Cotonou. Depuis le décès du promoteur du groupe, les membres se battent pour récupérer leurs mises, estimées au total à 7 millions de francs CFA. Faute de pouvoir réclamer leur dû au principal gestionnaire, aujourd’hui décédé, les plaignants se sont tournés vers la justice. Deux de ses collaborateurs, soupçonnés d’avoir participé à la gestion des fonds, ont été interpellés et entendus devant le tribunal.
Lors de leur comparution, les deux prévenus ont reconnu avoir détenu une partie des cotisations, tout en insistant sur le fait que la majorité de l’argent était toujours en possession du défunt au moment de son décès. En signe de bonne foi et probablement pour alléger leur responsabilité pénale, ils ont remis, en pleine audience, une somme de 1,8 million de francs CFA aux membres lésés. L’argent a été immédiatement réparti entre les victimes, en attendant un éventuel remboursement du reste.
Face à la complexité du dossier et à la nécessité d’évaluer précisément les responsabilités, le tribunal a décidé de renvoyer l’affaire au 14 octobre 2025. D’ici là, les juges espèrent obtenir plus de clarté sur le circuit des fonds et sur la possibilité de recouvrir la somme restante.
Cette affaire illustre les risques de certaines tontines non réglementées et soulève à nouveau la question de leur encadrement légal, dans un contexte où elles restent très populaires pour l’épargne informelle au Bénin.
