À Porto-Novo, la place Migan n’a pas simplement accueilli un spectacle : elle a ouvert un passage. Pendant deux jours, le cœur de la capitale a battu au rythme des tambours ancestraux, appelant les Egungun à descendre du monde des esprits. Sur cette scène sacrée, chaque pas, chaque son, chaque souffle résonnait comme un lien renoué entre vivants et ancêtres.
Les « Egun Egun », silhouettes imposantes aux tenues flamboyantes, ont littéralement capté l’espace. Leurs parures brodées de fils d’or, de cauris et de symboles mystiques racontaient, sans un mot, l’histoire d’un peuple enraciné dans des traditions millénaires. Leurs mouvements n’étaient pas qu’esthétiques : ils portaient un message, transmettaient une force, diffusaient une énergie que la foule pouvait presque toucher.
Autour d’eux, l’ambiance était électrique. Les spectateurs, massés tout autour de la place, formaient une marée humaine vibrante. On y voyait des enfants les yeux grands ouverts, des anciens émus, des jeunes chantant avec ferveur. Les cris, les battements de mains, les chants improvisés formaient une mélodie populaire qui dépassait le simple divertissement.
Ce rassemblement, empreint de sacré, a transcendé le cadre du festival. Il a réveillé une mémoire collective. La place Migan est devenue, le temps d’un week-end, un véritable carrefour entre les mondes. Là, les ancêtres ont dansé, et le peuple a écouté.
L’album photo de cette célébration capture des instants d’une intensité rare, entre grâce et mystère. Mais rien ne remplace la vibration du moment vécu. Ce qui s’est passé sur cette place est de l’ordre du senti, du partagé, de l’hérité.



