Le gouvernement britannique renforce son dispositif pour expulser plus rapidement les étrangers condamnés. Ce dimanche 10 août 2025, le ministère de l’Intérieur a annoncé l’extension du programme « Expulser maintenant, faire appel plus tard » à 15 nouveaux pays, portant à 23 le nombre de nations concernées.
Ce mécanisme controversé, mis en place sous le gouvernement travailliste, permet au Royaume-Uni de renvoyer des ressortissants étrangers condamnés sans attendre qu’ils purgent leur peine sur le sol britannique. Ils conservent toutefois le droit de faire appel, mais depuis leur pays d’origine.
Le Premier ministre Keir Starmer a fait de la gestion de l’immigration légale comme illégale, un axe fort de son mandat, dans un contexte de montée de l’extrême droite et d’inquiétudes persistantes sur les politiques migratoires.
« Pendant trop longtemps, des criminels étrangers ont profité de la lenteur de notre système pour rester au Royaume-Uni. Cela doit changer », a déclaré Yvette Cooper, ministre de l’Intérieur, dans un communiqué officiel.
Jusqu’ici limité à huit pays comme la Tanzanie, le Belize ou l’Estonie, ce programme sera désormais appliqué à l’Angola, l’Australie, le Botswana, Brunei, la Bulgarie, le Canada, le Guyana, l’Inde, l’Indonésie, le Kenya, la Lettonie, le Liban, la Malaisie, l’Ouganda et la Zambie.
D’autres accords seraient en cours de négociation, selon le Home Office, qui souhaite rendre le programme aussi global que possible.
Le gouvernement avance également des arguments budgétaires. Le maintien en détention d’un prisonnier coûte environ 54 000 livres par an (soit plus de 62 000 euros), selon les chiffres officiels. Depuis l’arrivée au pouvoir des travaillistes en juillet 2024, 5 200 étrangers condamnés ont été expulsés, une hausse de 14 % en un an.
Une zone d’ombre demeure cependant : le traitement des condamnés une fois arrivés dans leur pays. Selon le ministère britannique de la Justice, la décision de faire exécuter la peine dépend des autorités locales. Concrètement, certains pourraient ne pas être incarcérés du tout, soulevant des interrogations sur le respect des peines et la sécurité publique.




