À quelques mois de la présidentielle ivoirienne, la contestation contre un éventuel quatrième mandat du président Alassane Ouattara gagne du terrain jusque dans la diaspora. Samedi 30 août 2025, plusieurs centaines de femmes ivoiriennes ont défilé dans les rues de Paris pour exprimer leur opposition à une candidature jugée anticonstitutionnelle.
Parti de la place d’Estienne d’Orves, le cortège a rallié le Conseil constitutionnel, non loin du Palais Royal, après environ trois kilomètres de marche. Entre 15h et 18h, les manifestantes ont déployé pancartes, banderoles et slogans appelant au respect de la Constitution, à des élections inclusives et à une alternance politique.
Dans une ambiance résolument pacifique, elles ont dénoncé ce qu’elles qualifient de « dérive autoritaire » du régime actuel.
L’événement, initié par le Front Commun France, a rassemblé des militantes issues de partis majeurs de l’opposition : PPA-CI, PDCI-RDA, GPS, ainsi que de nombreuses citoyennes non affiliées. Ensemble, elles veulent faire bloc contre la reconduction du président Ouattara, dont la candidature a été officialisée début août.
Pour les opposants, cette décision viole l’esprit de la Constitution ivoirienne. De grandes figures politiques comme Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, tous deux écartés de la liste électorale, dénoncent un processus verrouillé et promettent de renforcer la mobilisation dans les semaines à venir.
Dans une prise de parole remarquée, Irma Adja Laurence, coordinatrice de l’Union des Femmes du PDCI en diaspora, a interpellé la France et la communauté internationale. « Nous sommes là pour dire à la France et au président Ouattara que la Côte d’Ivoire appartient aux Ivoiriens », a-t-elle déclaré, appelant à des élections libres, transparentes et réellement ouvertes à toutes les forces politiques.
La manifestation s’est déroulée sans incident majeur, encadrée par les autorités françaises. Le Front Commun France a d’ores et déjà annoncé de nouvelles actions dans plusieurs villes européennes.
Pendant ce temps, l’opposition en Côte d’Ivoire prévoit de nouvelles marches, notamment après celle du 9 août à Yopougon. Le climat politique s’annonce tendu à l’approche du scrutin, dans un contexte de polarisation croissante.
