En Côte d’Ivoire, l’univers virtuel a une nouvelle fois révélé ses limites. Ce mardi 2 septembre 2025, la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC) a annoncé l’arrestation d’une internaute bien connue pour ses sorties enflammées sur les réseaux sociaux.
Cette femme, identifiée sous les initiales T.M, publiait régulièrement des vidéos très suivies, dans lesquelles elle abordait l’actualité politique avec un ton particulièrement incisif. Mais ce qui pouvait ressembler à de simples opinions a vite dérivé en affirmations graves, non étayées, visant directement certaines figures publiques.
Dans l’une de ses vidéos, T.M accuse un homme politique, J.M.Y, de vouloir déstabiliser l’État, sans avancer la moindre preuve. Face à cette déclaration, la personne visée a porté plainte. L’enquête ouverte par la PLCC a permis de remonter jusqu’à l’internaute, qui a été interpellée.
Lors de son audition, elle a reconnu être l’auteure de la vidéo, tout en expliquant que ses accusations ne reposaient sur aucune enquête ni aucun élément factuel. Elle assure avoir perçu ces informations par le biais de son don de voyance, une capacité spirituelle qui, selon elle, lui permettrait de « voir ce que les autres ne peuvent pas voir ».
Ce plaidoyer mystique n’a pas empêché son déferrement devant le parquet, où elle doit désormais répondre de diffamation, atteinte à l’image et à l’honneur, mais aussi incitation au trouble à l’ordre public.
La PLCC, à travers cette affaire, envoie un signal fort : la liberté d’expression en ligne ne saurait justifier les accusations sans preuve, même lorsque celles-ci sont motivées par des croyances personnelles. L’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI), dont la PLCC est une émanation technique, rappelle l’importance de respecter les lois, y compris sur Internet.
T.M risque des sanctions prévues par la loi n°2013-451 du 19 juin 2013 sur la cybercriminalité, notamment dans ses articles 60 à 62.
À l’heure où les réseaux sociaux deviennent des tribunes populaires, le droit continue de tracer les limites entre opinion, accusation et manipulation. L’affaire T.M est un rappel que, derrière les écrans, la loi veille toujours.




