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Femmes subsahariennes : actrices invisibles de l’agroalimentaire.

Les femmes constituent un pilier essentiel des systèmes agroalimentaires en Afrique subsaharienne, représentant 76 % de la main-d’œuvre et près de la moitié (49 %) du secteur. Pourtant, plus de 90 % d’entre elles évoluent dans l’informel, sans reconnaissance ni protection sociale, selon un rapport conjoint de la FAO, du Natural Resources Institute (Université de Greenwich) et d’AWARD publié le 2 septembre 2025.

Le rapport souligne que si leur rôle s’élargit dans la transformation, la distribution et l’emballage des produits agricoles  avec une hausse de 8 points entre 2005 et 2022 , cette contribution reste largement invisibilisée. L’accès aux ressources naturelles comme la terre, l’eau et les forêts reste limité pour les femmes : dans 28 des 33 pays étudiés, les hommes détiennent la majorité des droits fonciers sécurisés.

Abebe Haile-Gabriel, Sous-Directeur général de la FAO, rappelle que « les systèmes agroalimentaires reposent sur le travail informel et de subsistance des femmes » et plaide pour des emplois formels et des politiques de protection sociale adaptées.

Le rapport met également en lumière les risques sanitaires et sociaux : violences basées sur le genre, conditions de travail précaires, anémie élevée (près de 40 % chez les femmes de 15 à 49 ans) et insécurité alimentaire touchant en 2024 11,2 millions de femmes de plus que d’hommes.

Malgré ces obstacles, des initiatives émergent pour promouvoir le leadership féminin, sécuriser les droits fonciers et transformer les pratiques de genre dans l’agroécologie. La Dre Susan Kaaria, Directrice d’AWARD, insiste sur l’importance de l’égalité des genres : « C’est un impératif moral et un levier stratégique pour la justice sociale, la sécurité alimentaire et la résilience climatique ».

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