Ce dimanche, le tribunal de Dar El Beida a été le théâtre d’une audience hors du commun. Un récidiviste notoire, connu sous le nom de K. Adlane, chauffeur de taxi clandestin, a comparu pour une série d’agressions violentes et de vols avec menaces. Le parquet a requis six ans de prison ferme et 300 000 dinars d’amende à l’issue de l’instruction, qui a mis en lumière un mode opératoire particulièrement inquiétant.
Selon les éléments de l’enquête, l’accusé attirait ses victimes à bord de son véhicule Fiat Ibiza, se faisant passer pour un taxi. Une fois un passager seul à bord, il simulait un arrêt anodin, puis menaçait sa cible avec une arme blanche pour lui dérober ses effets personnels.
Parmi les affaires jugées, certaines se démarquent par leur extrême violence. Un mineur retrouvé grièvement blessé près du stade du 1er novembre à Mohammadia figure parmi les victimes. Il aurait subi une agression à la batte de baseball, entraînant 60 jours d’incapacité temporaire. Un autre dossier implique un agent des douanes, lui aussi attaqué à coups de batte, dans le quartier des Pins Maritimes.
En tout, six dossiers pénaux ont été retenus contre K. Adlane, allant de coups et blessures à des vols répétés avec usage de la menace. Le parquet a dénoncé un comportement « systématique, organisé, et profondément dangereux », qualifiant l’accusé de prédateur urbain.
Dans un dossier distinct, le tribunal correctionnel de Chéraga a examiné une agression visant un autre chauffeur de taxi clandestin. Les prévenus, deux jeunes hommes identifiés comme F.A. et H.K., sont accusés d’avoir volé 2 millions de dinars et un téléphone portable à leur victime, après l’avoir violemment attaquée dans une zone isolée entre Chéraga et Ouled Fayet.
Les deux suspects ont reconnu les faits et exprimé leurs regrets. Leur défense a plaidé la clémence, évoquant leur situation précaire. Le parquet, pour sa part, a souligné la préméditation de l’agression et a requis trois ans de prison ferme assortis d’une amende de 100 000 dinars. Le verdict a été mis en délibéré, les deux jeunes restant en détention.
Ces deux affaires révèlent une réalité de plus en plus préoccupante dans la capitale : les chauffeurs de taxi clandestins sont devenus des cibles faciles pour les agressions, mais certains d’entre eux peuvent aussi se transformer en véritables prédateurs.




