Durant la 4ᵉ Foire commerciale intra-africaine d’Alger, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé vouloir transformer les ports du pays en « voies express » pour les pays enclavés d’Afrique, avec un acheminement des marchandises en 24 heures par rail. Cette initiative vise à renforcer le rôle de l’Algérie sur le commerce continental.
Pour de nombreux observateurs, cette annonce intervient en réaction à la diplomatie marocaine. Rabat a déjà consolidé, depuis novembre 2023, l’« Initiative pour l’accès des pays du Sahel à l’Atlantique », reliant Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad à des hubs portuaires comme Dakhla Atlantique via un corridor routier de 2 200 km. Le projet marocain bénéficie d’investissements concrets et d’un ancrage régional solide.
À l’inverse, le plan algérien peine à convaincre. Les relations d’Alger avec certains pays sahéliens restent tendues, et les investissements concrets sont limités. Selon les experts, l’annonce de Tebboune flatte l’opinion nationale mais manque pour l’instant de crédibilité et risque de refléter une rivalité avec Rabat plutôt qu’une stratégie durable pour le développement continental.
