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Maroc: Moroccan Youth Voice relance la contestation sociale.

Un nouveau collectif baptisé « Moroccan Youth Voice » appelle à une mobilisation nationale les 27 et 28 septembre 2025 pour dénoncer la dégradation des services publics au Maroc. Né sur les réseaux sociaux après des manifestations à Agadir et dans d’autres villes, le mouvement met l’accent sur l’éducation et la santé, deux secteurs jugés en crise.

Les initiateurs pointent des chiffres « alarmants » : 45 % des classes surchargées, 30 % d’abandon scolaire en milieu rural, déficit d’enseignants qualifiés et infrastructures vétustes. Du côté de la santé, ils estiment que le pays ne compte qu’un médecin pour 1 000 habitants, avec 60 % des équipements obsolètes et une pénurie de spécialistes.

Au-delà des revendications sectorielles, « Moroccan Youth Voice » exprime une défiance croissante envers les institutions. Les données de la Friedrich Naumann Foundation révèlent qu’à peine 33,6 % des jeunes de 18 à 24 ans sont inscrits sur les listes électorales, contre 94,4 % des plus de 60 ans. La participation effective aux législatives de 2021 n’a mobilisé qu’un tiers de la population adulte.

La méfiance s’explique par le sentiment d’un Parlement inefficace et déconnecté. Malgré la réforme électorale de 2021, la fragmentation et l’absentéisme persistent : seuls 104 députés étaient présents au vote de la loi sur la grève en février 2025. Dans le même temps, les priorités sociales, perte de pouvoir d’achat et inquiétudes économiques exprimées par plus de la moitié des ménages, restent largement ignorées.

Pour de nombreux jeunes, les canaux institutionnels apparaissent verrouillés. Cette distance avec les décideurs alimente le recours à des formes alternatives de mobilisation, numériques et citoyennes, pour tenter d’influer sur les choix publics.

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