Depuis le 18 septembre 2025, le programme GBESSOKÉ a commencé à injecter des fonds directement sur les téléphones des familles les plus vulnérables du Bénin. Une opération concrète, silencieuse mais puissante, qui place l’humain au cœur des priorités nationales.
Dès le lendemain, plus de vingt mille foyers issus de douze communes pilotes, réparties sur l’ensemble des départements du pays, ont reçu leur tout premier transfert. Montant global versé pour ce premier mois : plus de deux cent huit millions de francs CFA. Dans 85 % des cas, ce sont des femmes qui ont été créditées, confirmant la volonté du gouvernement de miser sur leur rôle moteur dans les dynamiques familiales et économiques.
Chaque mois, pendant neuf mois, ces bénéficiaires recevront leur transfert régulier. À deux moments clés, un appui additionnel de cinquante mille francs CFA leur sera accordé. Ce coup de pouce a pour objectif de les aider à lancer ou renforcer leurs petites activités génératrices de revenus. L’ambition n’est pas simplement de soulager, mais d’outiller.
Pour garantir l’efficacité du programme, tout a été rigoureusement préparé. Une équipe mixte de terrain a d’abord mené une certification des ménages pour identifier ceux qui vivent dans une extrême précarité. Chaque foyer retenu a ensuite reçu une carte SIM sécurisée, spécialement conçue pour recevoir les transferts de manière fiable et traçable.
Avant le décaissement, une validation finale a permis d’épurer la liste et d’assurer que l’argent public allait bien là où il était attendu. En parallèle, des comités locaux ont été formés pour recevoir les plaintes et interrogations des bénéficiaires. Ce maillage humain assure une réponse rapide, équitable et transparente, tout en renforçant la confiance dans le dispositif.
Avec GBESSOKÉ, le Bénin ne se contente pas de donner. Il accompagne, il forme, il bâtit une nouvelle culture de l’autonomie économique. L’idée centrale est simple : permettre à des milliers de citoyens d’échapper durablement au piège de la pauvreté.
La ministre des Affaires Sociales, Véronique TOGNIFODÉ, l’a résumé sans détour lors de sa visite à Za-Kpota. Elle a affirmé que ce programme est une passerelle entre la survie et l’initiative, entre l’aide et la dignité retrouvée. Ce modèle renforce la résilience au lieu de créer de la dépendance.
Cette phase initiale est seulement un début. Le programme est conçu pour s’étendre progressivement aux soixante-dix-sept communes du pays. À terme, cent cinquante mille ménages pauvres extrêmes seront concernés, soit près d’un million de Béninois.
GBESSOKÉ s’intègre dans une stratégie gouvernementale plus large, aux côtés de projets comme ARCH, le microcrédit Alafia ou encore les Guichets Uniques de Protection Sociale. En tout, cent vingt guichets sont prévus sur l’ensemble du territoire pour assurer une couverture complète.
Le programme ne se limite donc pas à un simple transfert d’argent. Il mise sur le suivi personnalisé, la formation de proximité, le soutien aux initiatives locales et la création d’un tissu économique plus inclusif. Chaque franc versé devient un levier pour construire, créer, produire.
Malgré une croissance économique encourageante ces dernières années, près de 40 % de la population béninoise vit encore sous le seuil de pauvreté. Le défi reste immense, mais avec des programmes comme GBESSOKÉ, le Bénin montre qu’il est possible d’avancer avec méthode, ambition et respect de la dignité humaine.
Les partenaires techniques et financiers saluent d’ailleurs la rigueur du processus. Ils y voient un exemple de gouvernance sociale aligné sur les standards internationaux, mais profondément ancré dans les réalités locales.




