Au Soudan, la guerre continue de déchirer des vies. Vendredi dernier, une frappe de drone a visé la mosquée Al-Safiya, au cœur d’El-Fasher, capitale du Darfour-Nord. L’attaque, attribuée aux Forces de soutien rapide (FSR), a coûté la vie à au moins 75 personnes, dont 11 enfants âgés de 6 à 15 ans, selon les premières informations de l’UNICEF.
L’agence des Nations unies a exprimé son indignation dans un communiqué publié ce lundi, appelant à l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante. « La vie des enfants est en jeu et l’impunité ne peut être tolérée », a insisté Catherine Russell, directrice exécutive de l’organisation.
La frappe n’a pas seulement détruit la mosquée. Elle a également touché les maisons voisines, blessant de nombreux autres enfants déjà pris au piège d’un conflit qui les prive de nourriture, d’eau potable et d’accès aux soins.
Depuis plus de 500 jours, El-Fasher subit un blocus imposé par les FSR, malgré les appels répétés de la communauté internationale. La ville reste pourtant un point stratégique pour l’acheminement de l’aide humanitaire dans toute la région du Darfour.
L’armée soudanaise accuse directement les FSR d’être à l’origine de cette attaque. Ces dernières n’ont pas encore réagi publiquement.
Le Conseil de souveraineté transitoire a fermement condamné cette frappe, la qualifiant de « crime qui déshonore l’humanité ». De son côté, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) demande aussi qu’une enquête soit rapidement menée.
Depuis le début du conflit en avril 2023, les affrontements entre l’armée régulière et les Forces de soutien rapide ont provoqué la mort de plus de 20 000 personnes et forcé près de 15 millions de civils à fuir leur foyer. Des chercheurs universitaires estiment même le nombre de morts à plus de 130 000.
