Le ministère de l’Éducation nationale au Gabon fait face à un scandale d’ampleur. Plus de 700 agents seraient absents de leur poste, parfois depuis plusieurs années, sans aucun justificatif. Pire encore, tous continueraient à percevoir leur salaire.
C’est ce qu’a révélé une vaste opération de contrôle menée par les services du ministère, rapportée par la presse nationale. Le constat est saisissant : parmi les 756 agents recensés, certains n’ont plus été vus dans leur établissement depuis des mois. D’autres ont purement disparu des radars depuis des années.
Un cas symbolique résume l’absurdité de la situation. Selon Gabon Media Time, une agente serait absente depuis… 1998. Soit 27 ans d’absence sans justification, avec un salaire toujours versé par l’État.
Les autorités parlent désormais d’une “tolérance zéro”. Le ministère exige des agents concernés des explications précises, étayées par des preuves tangibles. Le directeur des Ressources humaines a détaillé les nouvelles mesures : tout agent absent devra produire un dossier complet justifiant son séjour à l’étranger, incluant le document officiel autorisant la sortie du territoire, la localisation exacte, les motifs de présence hors du pays et, en cas de raisons médicales, un dossier médical complet. Les simples ordonnances ou certificats ne seront plus acceptés.
Selon le ministère, nombre de ces fonctionnaires vivent actuellement en Afrique, en Europe, en Amérique ou en Asie, tout en restant inscrits sur les listes de paie de l’administration publique.
Ce contrôle, qui pourrait bien s’étendre à d’autres secteurs de la fonction publique, ouvre un débat plus large sur la gestion des ressources humaines et la lutte contre la fraude administrative dans le pays.
