La poétesse et philosophe ivoirienne Tanella Boni a été sacrée lauréate de la 13ᵉ édition du Prix Tchicaya U Tam’si de la poésie africaine, jeudi 9 octobre 2025, au Centre Hassan II des Rencontres Internationales d’Assilah, au Maroc. Créé en 1989 par la Fondation du Forum d’Assilah en hommage au poète congolais Tchicaya U Tam’si, ce prix distingue les voix majeures de la poésie africaine contemporaine. Le jury a salué la richesse esthétique et la profondeur humaniste de l’œuvre de Tanella Boni, qui explore avec finesse les questions d’identité, de condition féminine et de transformations sociales du continent.
Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation, a souligné que « son écriture, à la fois épurée et dense, conjugue exigence esthétique et engagement social ». Représentant le ministre marocain de la Culture, Ghislaine Derrous a qualifié la lauréate de « voix majeure de la poésie africaine » et salué son combat pour la dignité des femmes, rappelant que « la poésie peut être une forme puissante de résistance pacifique ».
Le président du jury, le poète sénégalais Amadou Lamine Sall, a pour sa part décrit Tanella Boni comme « une femme exceptionnelle dont le nom se confond avec l’excellence et le travail ». Selon lui, cette distinction vient couronner une carrière déjà largement reconnue sur la scène internationale.
Très émue, Tanella Boni, membre associée de l’Académie du Royaume du Maroc depuis 2023, a dédié son prix à l’Afrique du partage et de la solidarité. « Cette terre d’Afrique, malgré ses maux, reste un espace de beauté, d’échange et de dignité », a-t-elle déclaré.
Le Prix Tchicaya U Tam’si, considéré comme l’une des plus hautes distinctions littéraires du continent, a déjà honoré des figures comme Édouard Maunick, René Depestre, Niyi Osundare, Fama Diagne Sène et Amadou Lamine Sall. La cérémonie s’est tenue dans le cadre de la 46ᵉ édition du Moussem Culturel International d’Assilah, un rendez-vous incontournable de la création artistique et intellectuelle africaine.




