Politique & Société

Patrice Talon brise le silence : “Ma rivalité avec Boni Yayi nuit au Bénin”.

Le président Patrice Talon s’est confié sans détour sur ses différends politiques avec son prédécesseur Boni Yayi. Dans une interview télévisée diffusée mardi 4 novembre 2025, le chef de l’État a reconnu que cette mésentente prolongée a eu des conséquences néfastes sur la stabilité du pays.

« Notre relation nuit au Bénin », a-t-il admis, regrettant que cette rivalité, qu’il qualifie de personnelle, ait fini par empoisonner le climat politique et social. Selon lui, le duel fraternel entre “mon ami, mon grand frère Boni Yayi et moi” a profondément affecté la paix et la concorde nationales.

Talon espère qu’un jour, une fois retirés de la scène politique, les deux hommes pourront siéger ensemble “dans un conseil de sages pour conseiller et apaiser la nation”.

Le président béninois a également répondu aux critiques sur une supposée volonté d’exclure le parti Les Démocrates, dirigé par Boni Yayi, du jeu politique.
« Je n’ai jamais dit que tout le monde devait rejoindre l’UPR ou le BR », a-t-il précisé. Pour lui, les partis politiques doivent discuter et coopérer “même si l’amour ne se consomme pas après”.

Il rejette fermement l’idée d’une démocratie verrouillée, affirmant qu’il n’a aucun intérêt à marginaliser l’opposition, essentielle au pluralisme et au dialogue démocratique.

Patrice Talon est revenu sur les origines de cette fracture politique, évoquant des désaccords remontant à 2016. Selon lui, Boni Yayi aurait systématiquement cherché à faire échec à ses réformes, notamment lors des législatives de 2019, marquées par des tensions et des violences.
« Ce qui s’est passé en 2019, c’est le président Boni Yayi qui en a été le seul responsable », a-t-il accusé, affirmant que toutes les conditions d’un consensus avaient pourtant été réunies avant que son prédécesseur “ne demande à ses représentants de se rétracter”.

Le président a aussi évoqué le rejet du budget 2025 par les députés du parti Les Démocrates, malgré la prise en compte de la plupart de leurs propositions.
« On a l’impression que la compétition politique se résume à une adversité éternelle », a-t-il déploré, appelant à un sursaut collectif pour l’unité nationale.

À sept mois de la fin de son mandat, Patrice Talon souhaite laisser une trace d’apaisement avant de quitter la Marina : « Ce serait regrettable que je parte sans avoir contribué à réconcilier les cœurs. »

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