Au Soudan, la guerre continue de dévaster les vies, et les femmes et filles en paient le prix le plus lourd.
L’ONU Femmes a lancé ce mardi un appel urgent à l’action, exhortant la communauté internationale à protéger et à soutenir les femmes soudanaises, frappées de plein fouet par le conflit et la faim.
« Depuis plus de deux ans, chaque ligne de front au Soudan détruit les foyers, les corps et l’avenir des femmes et des filles », a déclaré Anna Mutavati, directrice régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Est et australe, lors d’un point de presse à Genève.
D’après le dernier rapport de l’agence onusienne, près de 11 millions de femmes et de filles souffrent aujourd’hui d’insécurité alimentaire aiguë. À El Fasher et Kadugli, la famine a été officiellement déclarée, aggravant une situation déjà catastrophique. « Être une femme au Soudan est désormais un facteur de risque pour la faim », a averti Anna Mutavati.
Les violences se multiplient dans les zones de combat, notamment au Darfour, où la faim, les déplacements forcés et les violences sexuelles deviennent monnaie courante.
Selon l’étude d’ONU Femmes, près de 74 % des femmes n’ont pas accès à une alimentation diversifiée, ce qui augmente drastiquement les risques de malnutrition.
L’agence appelle à un cessez-le-feu immédiat, à la mise en place de couloirs humanitaires sécurisés et à une priorité donnée aux femmes et aux foyers dirigés par des femmes dans l’aide humanitaire.
Elle exhorte également les donateurs à financer les organisations locales dirigées par des femmes, garantes d’une aide ciblée et efficace.
Depuis avril 2023, le conflit entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés. La récente prise d’El Fasher par les FSR a encore attisé les craintes d’une partition du pays et de nouveaux massacres.



