L’Angola, l’Éthiopie, l’Égypte, la Zambie et le Kenya figurent en tête des pays africains les plus endettés envers la Chine, selon les données 2023 de la Banque mondiale. Ces dettes, contractées dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route », soulèvent de vives inquiétudes sur le risque de dépendance vis-à-vis de Pékin. En détail, la dette angolaise atteint 17,8 milliards de dollars, loin devant l’Éthiopie (6,5 milliards), l’Égypte (6,3 milliards), la Zambie et le Kenya (6 milliards chacun), l’Afrique du Sud et le Cameroun (3,5 milliards), la République du Congo (3,2 milliards) et la RDC (2,9 milliards).
Des analystes redoutent un « piège de la dette » où certains pays pourraient être contraints de céder des actifs stratégiques. Le manque de transparence, la rapidité des prêts et l’absence de conditionnalités politiques posent aussi question. Selon Altay Atli, enseignant à l’université Koc, cette politique est avant tout pilotée par l’État chinois, à travers ses banques et entreprises publiques, au service d’une stratégie d’influence économique. Il réfute toutefois l’idée de piège délibéré : « Les pays endettés ont d’énormes besoins en infrastructures. La Chine leur offre des financements rapides et flexibles, contrairement à l’Occident ».
Mais il souligne un manque de garanties et de normes de transparence : « Ce système n’est pas purement commercial. Il répond à des intérêts géopolitiques chinois, même si ces projets n’offrent pas toujours un vrai bénéfice économique aux pays africains ».




