Plus d’un an après l’émergence de vives tensions entre Alger et Paris, la situation reste figée. Aucun signe d’amélioration n’est perceptible, et la relation bilatérale semble désormais enfermée dans une spirale de crispation. Cette impasse traduit l’incapacité du pouvoir algérien à dépasser une posture rigide et conflictuelle.
Les points de discorde se multiplient : refus de réadmission de ressortissants sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), échanges diplomatiques houleux, et rappels d’ambassadeurs. Dernier épisode en date : la France a annoncé des restrictions ciblant certains officiels algériens, exprimant ainsi son irritation face à une attitude jugée obstructionniste. Le dossier migratoire concentre l’essentiel des tensions.
L’Algérie, qui refuse d’assumer certaines obligations consulaires, semble instrumentaliser sa diaspora à des fins politiques, brouillant davantage ses rapports avec ses partenaires européens. Sur le plan sécuritaire, la coopération s’est fortement dégradée. La réorientation stratégique d’Alger vers des puissances comme la Russie et la Chine s’est accompagnée d’un recul des partenariats sécuritaires avec l’Occident, notamment en matière de lutte antiterroriste au Sahel.
À cela s’ajoute la dimension mémorielle, toujours conflictuelle. Alors que Paris tente des gestes d’apaisement, Alger reste figé dans une rhétorique victimaire, sans offrir de perspective commune sur l’histoire coloniale. Ce blocage contraste avec l’évolution de certains pays africains, qui ont, eux, consolidé leurs liens avec la France ou se sont rapprochés du Maroc. Au sein des chancelleries européennes, une inquiétude grandit : l’Algérie s’isole diplomatiquement, persiste dans une stratégie de fermeture et nuit à ses propres intérêts, en particulier sur le plan économique. Faute de volonté de dialogue, le pays s’installe dans un affrontement stérile.




