Un tournant historique vient d’être amorcé au Gabon. Le président Brice Oligui Nguema a acté la fin d’un modèle hérité de l’ère postcoloniale : celui d’un secteur financier dominé par des expatriés. À compter du 8 septembre 2025, la direction des banques, des établissements financiers et des structures de microfinance revient exclusivement aux Gabonais.
Cette mesure, adoptée lors du dernier Conseil des ministres, marque un changement de cap décisif. Elle impose désormais que seuls des nationaux puissent diriger les institutions financières du pays, à l’exception de rares dérogations accordées par le Comité national économique et financier (CNEF).
Pour les autorités, il ne s’agit pas simplement d’une réforme administrative. C’est un choix stratégique, profondément politique. Le gouvernement a justifié cette décision par la nécessité de reconquérir une souveraineté économique durable, en réduisant la dépendance à des gestionnaires étrangers souvent perçus comme éloignés des réalités locales.
Selon l’exécutif, cette domination étrangère a contribué à une gouvernance déconnectée des priorités nationales, voire à la persistance de mauvaises pratiques, notamment dans la gestion des créances douteuses, qui continuent de fragiliser le système bancaire.
En confiant les leviers de décision à des cadres gabonais, le gouvernement entend redonner un ancrage national à la finance, renforcer la responsabilité locale et restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions économiques. C’est aussi, symboliquement, une manière de redonner de la fierté à toute une génération de professionnels du secteur, trop souvent écartés des postes stratégiques.
Cependant, le texte ne ferme pas totalement la porte aux profils étrangers. Des dérogations ponctuelles restent possibles, mais uniquement en cas de compétence technique spécifique jugée difficile à trouver localement. Ces exceptions seront encadrées de manière stricte par le CNEF.
Dans un pays où les questions de souveraineté économique prennent une dimension de plus en plus centrale, cette réforme a été accueillie avec un mélange d’espoir et de satisfaction. Pour beaucoup, elle incarne une volonté claire du président Brice Oligui Nguema : celle de remettre les Gabonais aux commandes des centres vitaux de décision.




