C’est l’annonce choc faite par le Premier ministre Ousmane Sonko, ce 1ᵉʳ août, dans le cadre du plan « Jubbanti Koom » destiné à relancer l’économie nationale. La mesure vise à intégrer dans l’assiette fiscale un secteur numérique en pleine croissance, mais jusqu’ici largement informel.
« À partir de maintenant, tout acteur économique devra participer à l’effort national », a déclaré Ousmane Sonko. Ce changement marque un tournant : les partenariats sponsorisés, les placements de produits ou encore les revenus publicitaires ne pourront plus rester hors de portée du Trésor public.
L’entrepreneur et militant Mame Balla Mbow soutient la démarche : « Qu’on soit influenceur, mécanicien ou artisan, l’impôt est une contribution citoyenne. »
Mais il alerte sur la réalité du terrain : beaucoup de jeunes très visibles en ligne n’en tirent que des revenus irréguliers. Il plaide pour une fiscalité adaptée et progressive, notamment via un prélèvement automatique à la source, à condition que les plateformes concernées (TikTok, Meta, Google) jouent le jeu de la transparence.
Le ministère des Finances s’engage à dévoiler avant le quatrième trimestre les critères précis : seuils de revenus, barèmes d’imposition, modalités déclaratives. Selon les premières pistes, les petits créateurs (souvent appelés « nano-influenceurs ») pourraient bénéficier d’exonérations ou de taux réduits.
Pour les autorités sénégalaises, il ne s’agit pas seulement de collecter des impôts. C’est aussi une manière de reconnaître officiellement que le métier d’influenceur fait désormais partie intégrante de l’économie. Et qu’il doit, à ce titre, se soumettre aux mêmes règles que les autres secteurs.




