Le régime militaire du Niger a annoncé, dimanche 30 novembre 2025, son intention de vendre directement sur le marché international l’uranium produit par la Somaïr. Cette société, anciennement contrôlée par le groupe français Orano, a été nationalisée par Niamey en juin dernier après une longue bataille autour de son exploitation.
La Somaïr détenue auparavant à 63,4 % par Orano et à 36,6 % par l’État nigérien est devenue l’un des symboles du bras de fer opposant la junte arrivée au pouvoir après le coup d’État de juillet 2023 à l’ex-puissance coloniale française. Les autorités militaires affichent désormais leur volonté d’élargir leurs partenariats vers des États comme l’Iran ou la Russie, qui a d’ailleurs exprimé en juillet son intérêt pour l’uranium nigérien.
Selon Télé Sahel, le général Abdourahamane Tiani a réaffirmé le « droit légitime du Niger de disposer de ses richesses naturelles », assurant que le pays vendra son uranium « à qui souhaite acheter, dans les règles du marché, en toute indépendance ».
Cette décision intervient alors qu’Orano conteste la nationalisation de la Somaïr et a engagé plusieurs procédures d’arbitrage international. En septembre, une décision favorable au groupe français enjoignait Niamey de ne pas vendre l’uranium extrait du site, estimé à environ 1 300 tonnes de concentré, soit une valeur marchande de 250 millions d’euros.
Malgré cela, des informations publiées par LSI Africa et Wamaps indiquent qu’un convoi chargé de 1 000 tonnes d’uranium aurait quitté Arlit pour rejoindre le port de Lomé, au Togo, via le Burkina Faso. Une information que l’AFP n’a, pour l’heure, pas pu confirmer.
Avec 4,7 % de la production mondiale d’uranium naturel (chiffres ESA 2021), le Niger reste un acteur stratégique du secteur, au cœur de rivalités géopolitiques croissantes.
