Politique & Société

Adieu Sonia Agbantou : une voix libre et engagée s’éteint.

Le monde de la communication béninoise est en deuil. Après le décès récent de la journaliste et chanteuse Raïssa Gbédji, une autre voix emblématique du paysage médiatique s’est éteinte : Sonia Annick Agbantou, fondatrice de Sonia TV et figure incontournable du digital au Bénin.

L’annonce de sa disparition a d’abord circulé sur Facebook, relayée par ses proches et confirmée par une source familiale. Sa mort laisse un vide profond dans le cœur de ceux qui l’ont connue, suivie ou admirée.

Diplômée en communication, Sonia Annick Agbantou a démarré très tôt dans l’univers radiophonique. Dès le lycée, elle s’illustre sur la radio scolaire de son établissement. Ce premier contact avec les ondes lui vaut le prix du meilleur animateur de vacances, assorti d’un stage pratique.

Après l’obtention de son baccalauréat en 2005, elle enchaîne les scènes avec des animations live, notamment lors de l’événement Star Promo 2007, marquant les débuts d’une carrière prometteuse.

Sonia a travaillé pour Radio Bénin Culture et Radio Tokpa, deux institutions majeures du paysage audiovisuel. Contrainte de quitter les ondes en raison d’un chômage technique, elle ne baisse pas les bras. En 2012, elle prend un virage décisif en lançant sa propre chaîne en ligne : Sonia TV, un média 100% digital diffusé sur Facebook.

Avec régularité et authenticité, elle y partage des conseils, ses expériences personnelles, et donne la parole à celles et ceux que l’on entend rarement. Grâce à ce format novateur, elle devient l’une des premières vlogueuses béninoises, une pionnière dans le domaine.

Bien plus qu’une communicante, Sonia était aussi une militante du digital, de l’entrepreneuriat et de l’autonomisation des femmes. À travers son émission « Monsieur le Président », elle s’adressait directement aux autorités, posant des questions que beaucoup n’osaient pas soulever.

Ces dernières années, elle avait également revendiqué fièrement son retour aux traditions spirituelles africaines, affirmant publiquement son appartenance à un culte, dans une volonté de reconnexion à sa culture.

En disparaissant, Sonia Annick Agbantou laisse derrière elle ses enfants, une communauté fidèle, et surtout, l’héritage d’une femme qui aura su transformer l’adversité en opportunité.

Que son âme repose en paix.

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