Elle s’était effacée du tumulte du monde, préférant le silence à l’apparat, la prière à la parole publique. Ce dimanche 3 août 2025, à l’âge de 95 ans, Isabelle Tevoedjrè, née Ekoué, s’est éteinte paisiblement à l’hôpital universitaire de Porto-Novo (CHUD-OP).
Depuis le décès en 2019 de son époux, le professeur Albert Tevoedjrè, figure majeure de la vie intellectuelle et politique du Bénin, elle s’était retirée dans la contemplation, prenant le nom de Sœur Théophane. Une démarche aussi intime que radicale, reflet d’un choix de vie centré sur la foi, la fidélité et la mémoire.
Durant toute leur vie commune, Isabelle Tevoedjrè a accompagné, en silence mais avec conviction, les engagements de son mari. Tandis que lui portait la parole dans les sphères publiques, elle tissait dans l’ombre une autre présence : attentive, ancrée, profondément croyante.
Après sa disparition, elle n’a pas seulement choisi le deuil, elle a embrassé une voie spirituelle encore plus profonde. En devenant Sœur Théophane, elle ne s’est pas éloignée du monde, elle a simplement changé de regard sur lui. Son quotidien est devenu prière, silence, intériorité.
Ce retrait n’était pas un renoncement. Il était fidélité. À une foi partagée, à un amour vécu dans le calme, à une vie menée sans recherche de reconnaissance.
La nouvelle de son décès, annoncée par une source familiale et relayée par le journal Le Potentiel, a touché ceux qui l’ont connue, de près ou de loin. Car même discrète, Isabelle Tevoedjrè incarnait une certaine idée de la dignité, de la simplicité, de la force intérieure.
Elle rejoint aujourd’hui son compagnon de toujours, dans ce que les croyants appellent la lumière. Ensemble, ils auront marqué le Bénin par une cohérence de vie rare : celle où les convictions ne se crient pas, mais se vivent.
