Le président de l’Assemblée nationale du Bénin, Louis Vlavonou, est dans le viseur du groupe parlementaire Les Démocrates, qui l’accuse d’affaiblir le rôle de contre-pouvoir du Parlement. Lors d’une déclaration publique tenue le jeudi 17 juillet 2025, l’opposition a pointé du doigt une gestion « verrouillée » de la neuvième législature.
Edwige Tossa, porte-voix des députés, a dénoncé un Parlement « vidé de sa substance » et incapable d’assurer le contrôle de l’action gouvernementale. « Nous déplorons le choix de gouvernance imprimée à la neuvième législature par le président Louis Vlavonou », a-t-elle lancé, estimant que l’Assemblée nationale est désormais réduite à un simple relais du pouvoir exécutif.
Le principal grief porte sur le blocage des mécanismes de contrôle parlementaire. Selon les Démocrates, aucune interpellation de l’exécutif n’a été programmée lors de la première session ordinaire de l’année, qui s’est tenue du 10 avril au 9 juillet 2025.
Pourtant, rappellent-ils, un accord avait été pris en début de législature pour consacrer les jeudis aux interpellations des ministres. « Comment peut-on faire une session entière sans aucune interpellation du gouvernement ? », ont-ils interrogé, déplorant le manque de transparence.
Depuis le début de cette législature, seules onze questions orales ont été programmées, un chiffre jugé « dérisoire » au regard des enjeux de gouvernance.
Les Démocrates dénoncent un « dysfonctionnement institutionnel » qui compromet la séparation des pouvoirs. Ils estiment que le président Vlavonou empêche délibérément le Parlement de remplir son rôle constitutionnel de surveillance et de redevabilité.
« Les interpellations ne sont pas des règlements de compte. Elles sont une exigence démocratique destinée à prévenir toute dérive de l’exécutif », ont-ils martelé. Selon eux, cette situation affaiblit gravement la qualité de la gouvernance publique.
Pour l’heure, aucune réaction n’a été enregistrée de la part du président de l’Assemblée nationale. Mais la sortie musclée de l’opposition relance le débat sur la place réelle du Parlement dans l’équilibre des pouvoirs au Bénin.




