À moins d’un an de la présidentielle de 2026, la question du successeur de Patrice Talon continue d’alimenter les débats politiques au Bénin. Lors de sa rencontre avec la jeunesse béninoise ce lundi 28 juillet 2025 au palais de la Marina, le chef de l’État a enfin levé une partie du voile sur ses intentions.
Interrogé sans détour sur celui qu’il soutiendra pour lui succéder, Patrice Talon a d’abord refusé d’employer le terme « dauphin ». Mais il a confirmé qu’il jouera un rôle actif dans la désignation de son remplaçant. Et contre toute attente, le président ne ferme aucune porte.
« Le candidat que je vais promouvoir peut venir de Les Démocrates, du Bloc Républicain, de l’Union Progressiste le Renouveau ou de nulle part. Ce qui compte, c’est la compétence », a déclaré le président devant un auditoire composé de jeunes issus de tous les horizons politiques.
Cette déclaration fait écho à une position constante de Talon : son attachement à l’efficacité plus qu’aux logiques partisanes. Il affirme n’observer aucune différence idéologique majeure entre les partis représentés à l’Assemblée nationale, qu’ils soient de la mouvance présidentielle ou de l’opposition. Selon lui, seuls les positionnements politiques les distinguent, non leurs visions du développement.
Talon insiste : le prochain président devra être capable de « faire le job mieux que lui ». À ses yeux, l’avenir du Bénin repose sur la capacité des leaders, au-delà des clivages, à s’unir pour construire un projet commun.
Une posture qui interroge, à l’heure où le nouveau code électoral rend les partis politiques indispensables à la course à la magistrature suprême. En effet, avec le système de parrainage instauré par la réforme de 2023, seuls les partis ayant un nombre suffisant d’élus , députés et maires peuvent réellement porter des candidatures. À ce jour, seuls trois partis remplissent ces critères : l’UPR, le BR (proche du pouvoir) et Les Démocrates (opposition).
Ce signal d’ouverture à toutes les formations politiques, y compris à l’opposition, marque un tournant dans le discours du président sortant. Il va jusqu’à exprimer le vœu de voir les partis collaborer après l’élection, quel qu’en soit l’issue. « Ma prière est qu’à l’issue des élections, nous puissions travailler ensemble », a-t-il confié, s’adressant notamment aux jeunes de Les Démocrates, dont la délégation était conduite par l’ancien député Guy Mitokpè.
Dans une vie politique souvent marquée par des rivalités tranchées, ce discours surprend, déroute, et relance les spéculations sur le vrai visage du futur candidat soutenu par le président.




