Le président burkinabè Ibrahim Traoré a officiellement lancé, récemment, la construction d’une unité industrielle dédiée à la transformation de pommes de cajou dans la commune de Péni, région des Hauts-Bassins.
Ce projet, inscrit dans la stratégie nationale de valorisation des produits agricoles locaux, marque une nouvelle étape dans la politique de souveraineté économique engagée par le pays. D’une capacité annuelle de traitement de 5 000 tonnes, l’usine produira divers dérivés de la pomme de cajou jus, vinaigre, vin et alcool. Le choix de se concentrer sur la pomme, souvent négligée au profit de la noix, vise à valoriser l’ensemble de la filière anacarde, particulièrement abondante dans l’ouest du Burkina Faso.
Estimé à 6,65 milliards FCFA, le projet devrait générer 112 emplois directs et plus de 10 000 indirects, ciblant notamment les jeunes et les femmes. Une enveloppe annuelle de 500 millions FCFA sera injectée dans l’économie locale via l’achat de matières premières auprès des producteurs. Le Directeur général du Conseil burkinabè des Filières agropastorales et halieutiques (CBF), Clément Attiou Ouemihie, a insisté sur l’importance de cette unité pour freiner le gaspillage des quelque 2 millions de tonnes de pommes de cajou produites chaque année. Il a précisé que cinq chaînes de transformation seront mises en place, autour du concentré de pomme comme produit central.
Le site de Péni a été choisi pour sa proximité avec les grandes zones de production de l’anacarde Bobo-Dioulasso, Banfora et Orodara, facilitant ainsi l’approvisionnement. Des coopératives de collecte, majoritairement féminines, seront créées pour organiser l’achat des récoltes à un prix équitable.
Au-delà de son impact industriel, ce projet symbolise la volonté du Burkina Faso, sous la direction d’Ibrahim Traoré, de s’affranchir des modèles économiques extérieurs et de construire un développement basé sur les ressources locales.




