C’est un tournant institutionnel majeur au Burkina Faso. L’Assemblée législative de la Transition (ALT) a adopté, ce mardi 28 octobre 2025, le projet de loi officialisant la dissolution de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). La décision a été prise à l’unanimité des députés présents.
Désormais, la gestion du processus électoral et toutes les prérogatives de la CENI seront transférées au ministère de l’Administration territoriale.
Le texte, composé de cinq articles, détaille cette nouvelle architecture. Le premier consacre la dissolution pure et simple de la CENI, le second transfère l’ensemble de ses missions et compétences au ministère. Les articles suivants prévoient le transfert des biens, archives et documents, ainsi que les dispositions finales d’application.
Pour le ministre d’État, Émile Zerbo, cette réforme s’inscrit dans une volonté de cohérence et de rationalisation. « Nous avons voulu renforcer la cohérence institutionnelle avec la Charte de la Transition et rationaliser le fonctionnement de l’État », a-t-il déclaré devant les députés.
Le ministre souligne que la CENI, créée en 2004, ne correspondait plus aux réalités politiques actuelles et pesait lourdement sur le budget national. Son coût annuel de fonctionnement, évalué à environ 500 millions de francs CFA, hors périodes électorales, a été jugé excessif dans le contexte actuel de rigueur budgétaire.
Cette mesure découle des assises nationales du 25 mai 2024, qui avaient déjà recommandé une meilleure utilisation des ressources publiques et une refonte des institutions dans le cadre de la Transition.
Concernant le personnel, 104 agents, dont trois contractuels, seront progressivement réaffectés. Un comité ad hoc est chargé de superviser ce transfert humain et matériel. « Ce qui est utile sera utilisé », a rassuré le ministre Zerbo, évoquant la redistribution du personnel et des équipements.
Avec cette dissolution, le ministère de l’Administration territoriale devient désormais l’unique organe chargé de l’organisation des scrutins au Burkina Faso. Une nouvelle ère électorale s’ouvre donc, sous le sceau d’une administration resserrée mais appelée à faire preuve d’efficacité et de transparence.




