Le tournant conservateur se confirme au Burkina Faso. Une nouvelle loi adoptée lundi 1er septembre 2025 punit désormais les pratiques homosexuelles de deux à cinq ans de prison, accompagnées d’amendes, a annoncé le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, à la télévision nationale. Pour les étrangers reconnus coupables, la peine sera l’expulsion du territoire.
Le texte a été voté sans opposition par les 71 membres de l’Assemblée législative de transition, un organe non élu mis en place après le coup d’État militaire de septembre 2022 qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré.
Jusqu’à présent, le code pénal burkinabè ne ciblait pas explicitement les relations entre personnes de même sexe. Toutefois, l’homosexualité restait socialement marginalisée, souvent vécue dans la discrétion, voire dans la peur.
Cette loi marque une nouvelle étape dans le durcissement des politiques identitaires du pays, dans un climat de rejet croissant des influences occidentales. Le gouvernement de transition multiplie les signaux d’un rapprochement stratégique avec des partenaires comme la Russie et l’Iran, affichant une volonté de souveraineté renforcée, y compris dans le champ culturel et moral.
Dès 2023, le Conseil supérieur de la communication avait interdit la diffusion de chaînes de télévision jugées « promotrices de l’homosexualité ». Cette nouvelle législation vient inscrire dans le droit ce virage idéologique, suscitant des inquiétudes majeures au sein des organisations de défense des droits humains.




