À quelques semaines de la présidentielle camerounaise prévue en octobre 2025, Brenda Biya vient de créer un séisme politique inattendu. Fille du président Paul Biya, en poste depuis plus de 40 ans, la jeune femme de 27 ans a publiquement appelé les Camerounais à ne pas voter pour son père. « J’espère que nous aurons un autre Président », a-t-elle déclaré dans une publication qui fait déjà le tour des réseaux sociaux.
Si Brenda Biya s’est déjà exprimée par le passé sur des sujets sensibles liés au Cameroun, c’est la première fois qu’elle s’en prend aussi frontalement à son propre père, qui brigue un huitième mandat malgré ses 92 ans et un contexte politique crispé.
Ce désaveu familial en pleine campagne présidentielle ne passe pas inaperçu. Il révèle un malaise profond au sein même du cercle rapproché du pouvoir, tout en mettant en lumière l’écart générationnel entre une jeunesse en quête de renouveau et une élite dirigeante perçue comme vieillissante.
L’intervention de Brenda Biya, suivie par des milliers d’internautes, pourrait bien résonner auprès des jeunes électeurs, nombreux à réclamer une alternance politique. Dans un pays où plus de 60 % de la population a moins de 25 ans, sa sortie pourrait cristalliser un désir de changement de génération à la tête de l’État.
Président du Cameroun depuis 1982, Paul Biya reste une figure dominante, mais controversée, de la politique africaine. Sa longévité au pouvoir est régulièrement critiquée, tout comme son absence d’ouverture démocratique. Son choix de se représenter en 2025, malgré les alertes sur son état de santé et les appels à la relève, continue de diviser l’opinion publique.
Ce coup d’éclat de Brenda Biya, inattendu et frontal, pourrait peser dans le débat public alors que la campagne électorale s’intensifie. Reste à savoir s’il influencera l’électorat ou s’il sera récupéré par des mouvements d’opposition cherchant à faire de cette voix discordante un symbole de rupture.
