À Kandi, la tempête politique n’est pas encore totalement retombée, mais le parti Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE) vient de reprendre la main. Après le vote de défiance qui a écarté plusieurs élus ayant rallié le parti Les Démocrates, la direction nationale de la FCBE a procédé à une série de nominations stratégiques pour combler les postes vacants au sein du conseil communal.
Dans une note datée du 18 septembre 2025 et adressée au préfet de l’Alibori, le secrétaire exécutif national du parti, Paul Hounkpè, a officialisé cette réorganisation.
Bouko Yaya est désormais premier adjoint au maire de Kandi. Il remplace Abdouwahabe Salifou, l’un des élus concernés par le recentrage politique. Abdou Moutawagibou Salifou prend quant à lui le poste de deuxième adjoint au maire.
Ce jeu de chaises musicales s’étend également aux arrondissements. Quatre nouveaux chefs d’arrondissement ont été installés. Kora Lafia Kora dirigera l’arrondissement de Sam, Abdoulaye Moumouni prend la tête d’Angaradébou, Wassou Babai Alou est affecté à Donwari et Garba Mouhamadou, précédemment conseiller dans le deuxième arrondissement, devient le nouveau chef du troisième arrondissement.
Le remaniement touche aussi les commissions permanentes du conseil communal, désormais présidées par des figures proches de la ligne actuelle du parti. Bio Mohamed prend en main la commission des Affaires domaniales et environnementales. Ouroudi Mama Badou est nommé à la tête de celle des Affaires sociales, sportives et culturelles. L’ancien maire Orou Ganni Bachabi Abibou revient sur le devant de la scène en présidant la commission de la Coopération et des relations institutionnelles. Enfin, Tamou Yarou Wahabou hérite de la présidence de la commission des Affaires économiques et financières.
Cette recomposition du conseil communal intervient dans un contexte de fortes tensions internes. La FCBE, déterminée à consolider sa majorité à Kandi, agit clairement pour éviter une fragmentation de son influence à l’approche des prochaines échéances électorales.
Dans une commune politiquement stratégique de la première circonscription, où les lignes bougent rapidement, ce réalignement pourrait renforcer la stabilité institutionnelle à court terme. Mais il révèle aussi la fébrilité du jeu politique local, où les alliances se font et se défont à grande vitesse.
