La tension entre le Burkina Faso et les Nations unies franchit un nouveau seuil. Le gouvernement burkinabè a annoncé, ce 18 août 2025, que Carol Flore-Smereczniak, coordonnatrice résidente de l’ONU, n’est plus la bienvenue sur son sol. En cause, sa participation à la rédaction d’un rapport onusien sur les violations contre les enfants dans les zones de conflit, un document que les autorités accusent d’être biaisé et sans fondement solide.
Dans un communiqué officiel, les autorités de Ouagadougou dénoncent un texte « truffé d’affirmations non vérifiées » qui placerait, sans distinction, les groupes terroristes et les forces armées burkinabè dans la même catégorie d’auteurs présumés d’exactions.

Le rapport, coprésidé par Mme Flore-Smereczniak, aurait été élaboré sans annexes ni preuves documentées, selon le gouvernement. Une méthode jugée irresponsable par les autorités, qui y voient une tentative de discréditer leurs efforts dans la lutte contre l’insécurité.
L’ONU n’a pas encore officiellement réagi à cette expulsion, mais le contexte est déjà lourd. Ce n’est pas la première fois que le Burkina Faso prend une telle mesure : en décembre 2022, la coordonnatrice résidente de l’époque, Barbara Manzi, avait elle aussi été déclarée persona non grata.
Sous la présidence du capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’État en 2022, le Burkina Faso affirme faire de la reconquête du territoire national sa priorité absolue. Le pays est confronté à une intensification des attaques jihadistes depuis près de dix ans. Dans ce climat de guerre, les critiques venant d’institutions internationales sont de moins en moins tolérées.
Le gouvernement burkinabè affirme que cette décision vise à protéger l’image et la crédibilité de ses forces armées. Il appelle l’ONU à plus de rigueur méthodologique dans ses rapports, surtout lorsqu’il s’agit de sujets aussi sensibles que les enfants dans les zones de guerre.
Cette expulsion envoie un message clair : le Burkina-Faso entend garder le contrôle total sur le récit de sa lutte contre le terrorisme. Mais cette posture pourrait aussi isoler davantage le pays sur la scène internationale, à un moment où la coopération humanitaire et sécuritaire reste cruciale.




