Le 8 juillet 2025, un chef de village de l’arrondissement de Tota, dans la commune de Dogbo, a été interpellé par la police républicaine. L’homme, figure locale respectée, est désormais au cœur d’une affaire d’escroquerie transfrontalière mêlant rituels mystiques et argent facile. L’opération menée sous la houlette du commissaire Benjamin Laleye a permis de l’arrêter dans l’arrondissement d’Agamè, commune de Lokossa. Ses complices, eux, ont pris la fuite.
Tout commence en 2023, selon des sources croisées de L’Investigateur et Le Potentiel. Un ressortissant togolais, repéré à Lomé par un faux conducteur de taxi-moto, est approché avec une proposition alléchante : investir dans un procédé chimique capable de multiplier des pièces de 500 FCFA. Le piège est tendu.
Le réseau, bien rodé, organise alors des démonstrations spectaculaires. À l’aide de tonneaux scellés remplis d’un liquide prétendument magique, les escrocs simulent la transformation de quelques pièces en piles de monnaie. Le chef de village arrêté jouait un rôle central dans la mise en scène côté béninois. La victime, persuadée de toucher le pactole, finit par investir 22 millions de francs CFA sur deux ans.
Mais à chaque étape, une règle inviolable est imposée : ne pas ouvrir les tonneaux avant un délai bien précis. Étrangement, les contenants explosaient toujours avant la date prévue. Les fraudeurs rejetaient alors la faute sur l’investisseur, affirmant qu’il avait rompu le protocole mystique.
C’est finalement grâce à la collaboration de la victime et à une surveillance discrète que les forces de l’ordre ont pu piéger l’un des cerveaux du réseau. Le chef a été conduit au poste, puis présenté au procureur de la République près le tribunal de Lokossa. Il aurait simulé un malaise après sa garde à vue, ce qui a entraîné une prolongation de sa détention pour raisons médicales.
L’enquête se poursuit pour identifier et capturer les autres membres du groupe, toujours en fuite.
