Une lettre de Donald Trump à Tel-Aviv fait grand bruit. Le président américain a adressé un courrier officiel à son homologue israélien Isaac Herzog, l’invitant à accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, actuellement poursuivi pour corruption dans plusieurs affaires en cours devant la justice israélienne.
Le bureau de la présidence israélienne a confirmé, le 12 novembre 2025, avoir reçu cette lettre dans la matinée. Le communiqué précise que « toute demande de grâce doit faire l’objet d’une procédure officielle », laissant entendre que la requête du président américain ne peut pas se substituer à la démarche légale habituelle.
Dans le message transmis à M. Herzog, Donald Trump exprime son admiration pour le chef du gouvernement israélien, qu’il qualifie de « grand dirigeant en temps de guerre ». Le président américain salue également le « soutien indéfectible » de M. Netanyahu à la sécurité d’Israël et son « rôle décisif dans la libération des otages » et la « refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza ».
Cette démarche n’est pas totalement surprenante. Lors d’un discours prononcé au Parlement israélien en octobre dernier, Donald Trump avait déjà lancé sur un ton mi-sérieux, mi-provocateur : « J’ai une idée. Monsieur le président Herzog, pourquoi ne pas lui accorder une grâce ? Ce passage n’était pas prévu, mais j’aime bien ce monsieur. »
L’initiative du président américain a aussitôt déclenché une vague de réactions en Israël. Le ministre d’extrême droite Itamar Ben Gvir a publié sur X : « Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump », tout en accusant la justice israélienne d’être « biaisée » à l’encontre de M. Netanyahu.
De son côté, la députée Yulia Malinovsky (parti Israel Beitenou) estime que la lettre de Donald Trump pourrait cacher un accord politique avec le Premier ministre israélien, possiblement lié aux discussions sur un cessez-le-feu à Gaza.
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a quant à lui ironisé sur la situation : « Rappel : la loi israélienne stipule que la première condition pour une grâce est l’aveu de culpabilité et l’expression de remords. »
Pour certains observateurs, cette lettre témoigne de la relation singulière entre Donald Trump et Benjamin Netanyahu, forgée durant le mandat du premier et marquée par des décisions majeures en faveur d’Israël, comme le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem.
Mais pour d’autres, elle illustre surtout la volonté de Trump d’imposer sa marque sur la scène internationale, même au prix d’une ingérence perçue comme maladroite dans les affaires judiciaires d’un État allié.
Quoi qu’il en soit, cette correspondance présidentielle ajoute une nouvelle dimension politique à un dossier déjà explosif pour le Premier ministre israélien, dont le sort judiciaire reste en suspens.




