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Education : En Côte d’Ivoire, des étudiants misent sur le turc pour élargir leurs horizons.

À l’Université Félix Houphouët-Boigny, à Abidjan, des dizaines d’étudiants ivoiriens se forment à la langue turque. Une démarche à la croisée des ambitions professionnelles, des ponts culturels et des rêves personnels. Depuis 2021, l’enseignante Damla Nur Odabaş initie ces jeunes aux bases du turc.

Installée en Côte d’Ivoire depuis bientôt quatre ans, elle encadre aujourd’hui près de 75 apprenants répartis sur deux niveaux (A1 et A2). Pour certains, cet apprentissage s’inscrit dans une perspective de carrière. Pour d’autres, il relève d’un simple attrait pour la langue ou la culture turques. « Les entreprises turques sont très actives ici. Plusieurs étudiants souhaitent y faire carrière, d’autres veulent juste enrichir leur palette linguistique », explique l’enseignante, diplômée de l’Université technique de la mer Noire.

Ce lien renforcé entre les jeunes Africains et la Türkiye s’appuie sur le travail de deux institutions majeures : la Fondation Maarif et l’Institut Yunus Emre. À travers l’enseignement du turc, ces structures tissent des relations plus étroites entre Ankara et les capitales africaines. En ligne de mire : l’accès à des bourses, à des formations, et à de nouvelles perspectives professionnelles. Mais l’apprentissage ne va pas que dans un sens. « Être ici m’a transformée », confie Damla Nur Odabaş. « On se débarrasse très vite des clichés. L’Afrique qu’on imagine depuis la Türkiye ne reflète pas la réalité. J’ai rencontré des gens bienveillants, curieux, ouverts. »

Cet engouement ne laisse pas l’administration indifférente. À l’université Félix Houphouët-Boigny, le turc est en voie d’être proposé comme matière optionnelle, notamment au sein du département de littérature contemporaine. Une phase pilote de dix cours a été lancée. Et si la demande se confirme, le turc pourrait devenir une matière créditée dès l’an prochain. Pour les étudiants, cette ouverture est une aubaine. Soumahoro Samouka, inscrit en droit et en anglais, a commencé à apprendre la langue turque en 2021. Passionné de langues, il espère intégrer une entreprise turque ou monter sa propre structure. Pour lui, la Türkiye est un pays moderne, riche d’histoire et de culture.

Même enthousiasme chez Coulibaly Gnire Dheneba, étudiante en master marketing. « Mon rêve, c’est de parler couramment le turc », confie-t-elle. Elle se passionne pour la langue et le pays depuis deux ans et suit les cours avec assiduité. Derrière ces parcours, une même conviction : apprendre une langue, c’est s’ouvrir au monde. Et de plus en plus de jeunes Ivoiriens choisissent le turc pour bâtir cet avenir au carrefour des continents.

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