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Election présidentielle au Cameroun: Issa Tchiroma dénonce des menaces et revendique la victoire du peuple.

À quelques jours de la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 12 octobre, la tension monte au Cameroun. Dans un message publié sur Facebook, l’opposant Issa Tchiroma Bakary affirme être visé par des menaces et appelle les autorités à reconnaître ce qu’il présente comme « la victoire du peuple ».

« J’entends dire qu’un assaut se prépare contre moi. Tout cela pour Tchiroma ? Allez-vous vous attaquer à tout un peuple ? », a-t-il écrit, dénonçant un climat d’intimidation. Selon lui, ces menaces nourrissent la colère populaire et fragilisent la stabilité du pays.

Dans le même message, l’ancien ministre a exhorté le pouvoir en place à accepter sa défaite. « Rendez-vous compte que vous avez perdu. Plus vous résistez, plus votre chute sera pitoyable », a-t-il lancé, concluant par un message fort : « Le peuple au pouvoir ».

Cette déclaration enflamme davantage les débats alors que le Conseil constitutionnel doit annoncer les résultats le 27 octobre. Le scrutin du 12 octobre reste très disputé, chacun des deux principaux candidats, Paul Biya et Issa Tchiroma, s’étant proclamé vainqueur.

Mardi dernier, Tchiroma affirmait déjà sur sa page officielle avoir remporté l’élection avec 54,8 % des voix contre 31,3 % pour Paul Biya, sur la base d’une compilation réalisée par ses équipes dans 18 départements couvrant 80 % de l’électorat. Il avait alors salué « la victoire du peuple » tout en appelant à une transition pacifique.

Des chiffres non officiels relayés par le média Tele’Asu présenteraient pourtant une tendance inverse : Paul Biya y serait crédité de 53,56 % des suffrages, contre 35,19 % pour Tchiroma et 3,42 % pour Cabral Libii.

De son côté, Jeune Afrique rapporte que le président Biya aurait proposé à Issa Tchiroma le poste de Premier ministre, un geste interprété comme une tentative d’apaisement ou une ouverture vers le dialogue politique.

Alors que la tension s’intensifie, le ministre de l’Administration territoriale a exhorté la population à garder son calme et à faire confiance aux institutions. Il a dénoncé des actes de provocation orchestrés, selon lui, par des fauteurs de troubles opérant à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Vingt personnes ont déjà été arrêtées à Garoua et présentées devant des tribunaux militaires. D’autres ont été transférées à Yaoundé pour les besoins de l’enquête. Le gouvernement assure rester déterminé à préserver la paix et l’intégrité du territoire national, invitant les citoyens à se désolidariser de toute action susceptible de déstabiliser le pays.

Le Cameroun retient désormais son souffle en attendant la décision du Conseil constitutionnel, prévue le 27 octobre.

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