Ce qui devait être un simple échange sur un plateau télévisé algérien a très vite basculé en véritable tempête médiatique. Invité d’une émission grand public, un imam a proposé une solution pour le moins surprenante : selon lui, les femmes employées devraient épouser des hommes chômeurs, puis leur transmettre leur emploi. Une idée qu’il présente comme une manière de résoudre simultanément deux problèmes sociaux majeurs : le chômage masculin et le célibat féminin.
Pour appuyer son raisonnement, l’imam a cité le cas d’une femme ayant, selon lui, épousé un homme sans travail avant de lui « céder » son poste. « On règle deux problèmes d’un coup », a-t-il affirmé, provoquant d’abord des sourires gênés sur le plateau. Mais dès la diffusion de l’extrait sur les réseaux sociaux, l’indignation a éclaté.
Sur TikTok, Facebook et X, les internautes ont dénoncé une vision rétrograde et sexiste. Les femmes, selon de nombreux commentaires, y sont réduites à de simples passerelles d’accès à l’emploi. Une phrase résume bien l’esprit des réactions : « On parle de mariage ou de mutation administrative ? »
Les critiques ont été massives, mais aussi variées. Juristes et spécialistes du droit ont rappelé qu’il est légalement impossible de transférer un emploi d’une personne à une autre. Sociologues et observateurs sociaux ont, quant à eux, pointé le poids du mot « célibat féminin », qui contribue à entretenir une pression injustifiée sur les femmes non mariées, souvent perçues comme incomplètes ou en attente.
Si certains ont tenté de défendre l’imam, affirmant qu’il cherchait simplement à ouvrir un débat sur le célibat croissant et le mal-être social, l’ampleur de la polémique a vite dépassé les intentions supposées. Car au-delà du buzz, cette intervention a mis en lumière des tensions profondes sur la condition féminine, l’accès à l’emploi et la place du mariage dans la société algérienne.
Dans un pays où de nombreuses femmes accèdent au monde du travail au prix de luttes sociales et familiales, la suggestion de céder son poste à un conjoint au chômage a été ressentie comme une insulte à leurs efforts, voire une remise en cause de leur autonomie.
Le véritable impact de cette intervention ne réside pas dans la solution avancée, largement jugée irréaliste et provocatrice, mais dans le débat qu’elle a ravivé. Une question revient : comment parler du célibat et du chômage sans infantiliser les individus ni sacrifier l’égalité entre les sexes ?




