L’Éthiopie a inauguré le 9 septembre 2025 le barrage de la Renaissance (GERD), le plus vaste barrage hydraulique d’Afrique, après quatorze années de travaux. L’inauguration a coïncidé avec le Sommet de l’Afrique sur le climat à Addis-Abeba, en présence de plusieurs chefs d’État de la région et du président de la Commission de l’Union africaine.
Situé dans la région du Benishangul-Gumuz, le barrage s’accompagne de la construction d’une véritable ville autour de l’infrastructure. Avec une capacité de 5 150 mégawatts, le GERD pourrait doubler la production nationale d’électricité et connecter au réseau environ la moitié de la population encore privée d’électricité. Il devrait également générer un milliard de dollars par an grâce aux exportations d’électricité vers les pays voisins.
Malgré cet investissement stratégique, l’Éthiopie fait face à de nombreux défis économiques. Le barrage, dont le coût a dépassé 5 milliards de dollars, a été financé par l’État et par des contributions volontaires et parfois obligatoires de citoyens et de fonctionnaires. Selon Dessalegn Chane, parlementaire d’opposition, « le GERD seul ne permettra pas de retrouver une croissance à deux chiffres, mais il peut transformer le développement, l’électrification et l’irrigation du pays ».
Un accord technique secret avec le Soudan avait été signé dès 2022, mais les tensions diplomatiques n’ont pas freiné Addis-Abeba dans sa volonté de stimuler son économie, durement touchée par un défaut partiel de paiement en décembre 2023, un chômage élevé et des salaires insuffisants pour les diplômés. La situation reste particulièrement fragile dans le Tigré, où le taux de chômage atteint 81 % après deux ans de conflit.
Le GERD représente ainsi un pari audacieux de l’Éthiopie pour relancer son économie, améliorer l’accès à l’électricité et soutenir l’irrigation, malgré des obstacles structurels persistants.




