À Quimper, dans l’ouest de la France, le procès de Nicolas Gonidec, 44 ans, ancien élu local et faux infirmier, a pris une tournure saisissante. Jugé pour agressions sexuelles sur plusieurs femmes, il a tenté d’expliquer à la cour l’origine de son obsession pour les veines et les piqûres, qu’il qualifie lui-même de « fétichisme ».
À la barre, l’homme raconte avoir développé cette fascination dès l’enfance : « J’ai commencé sur moi à une dizaine d’années ». Une obsession qui, selon lui, a évolué « comme une addiction », jusqu’à le pousser à commettre des actes aujourd’hui lourdement reprochés.
Bien introduit dans le milieu de la musique et de la danse celtique, Nicolas Gonidec approchait ses victimes en leur proposant de participer à une prétendue étude médicale nécessitant des prises de sang.
Formulaires détaillés, secrétaire fictive, mallette médicale, seringues, garrot… tout était mis en scène pour donner une apparence de sérieux. Il proposait même des « rappels de vaccins », des « tests Covid » ou encore des séances de « relaxation » incluant des massages des seins à l’huile d’amande douce, censés provoquer un « orgasme thérapeutique ».
Huit femmes ont raconté aux enquêteurs avoir subi des attouchements sur les seins et des gestes à caractère sexuel alors qu’elles pensaient participer à un protocole médical strict.
À l’audience, Karen (prénom modifié), l’une des victimes, affirme avoir participé à « cinq ou six » séances entre 2014 et 2018. Lors de la dernière rencontre, l’homme glisse sa main dans son sous-vêtement après l’avoir fixée dans les yeux en déclarant : « T’inquiète, je sais exactement ce que je fais ».
« J’ai voulu l’arrêter mais mon corps était tétanisé », confie-t-elle en sanglotant.
Face à ce récit, le prévenu s’est dit « désolé », affirmant être lui aussi « bouleversé ».
Le procureur lui a alors lancé : « Comment passe-t-on d’une prise de sang au fait que votre main se retrouve dans sa culotte ? »
Réponse du prévenu : « C’est un engrenage… un processus psychologique », tout en reconnaissant « une obsession à caractère sexuel ».
Nicolas Gonidec explique suivre depuis les révélations des faits « un travail d’introspection » et près de 60 séances de psychothérapie.
Il reconnaît « globalement » les agressions, tout en nuançant certains cas.
Déjà condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour des faits similaires, il encourt cette fois cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.




