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Gambie : Adama Barrow candidat à un 3e mandat en 2026 malgré la polémique

La Gambie se prépare à vivre une élection présidentielle sous tension le 5 décembre 2026, une échéance confirmée ce jeudi par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Le président sortant, Adama Barrow, a officiellement annoncé sa candidature pour un troisième mandat, une décision qui continue d’alimenter les critiques dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest.

Adama Barrow avait été porté au pouvoir en 2016 après avoir mis fin aux 22 années de régime autoritaire de Yahya Jammeh. Son élection incarnait alors l’espoir d’un renouveau démocratique, avec, notamment, l’engagement d’adopter une nouvelle Constitution limitant à deux le nombre de mandats présidentiels.

Mais cette promesse n’a jamais été concrétisée. En 2020, les députés proches du pouvoir ont bloqué un premier projet de Constitution qui prévoyait une clause rétroactive sur la limitation des mandats. En 2024, un nouveau texte, cette fois sans rétroactivité, a été rejeté à son tour par l’Assemblée nationale.

Résultat : la Constitution de 1997 reste en vigueur, ce qui permet au président Barrow de briguer un troisième mandat, bien que cette démarche soit perçue par une partie de la population et de la classe politique comme une trahison des idéaux de 2016.

Face à lui, Ousainou Darboe, figure historique de l’opposition et chef du Parti démocratique uni (UDP), a été désigné comme candidat pour l’élection de 2026. Ce vétéran de la scène politique gambienne, qui avait soutenu Barrow en 2016 avant de rompre avec lui, entend incarner l’alternative.

Le président de la CENI, Joseph Colley, a assuré que le processus électoral se déroulerait dans un climat de transparence et d’inclusion. Il a également annoncé que les élections législatives sont prévues pour le 10 avril 2027, quelques mois après le scrutin présidentiel.

La trajectoire politique de la Gambie reste marquée par des tensions institutionnelles et des débats sur la consolidation démocratique. Pour de nombreux Gambiens, le scrutin à venir sera un test crucial pour l’avenir du pays.

Alors que le pouvoir se prépare à défendre son bilan, l’opposition, la société civile et les observateurs internationaux scrutent attentivement les conditions d’organisation de cette élection, dans un contexte de méfiance généralisée.

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