Une tempête violente s’est abattue sur la bande de Gaza, transformant les tentes et abris de centaines de familles déplacées en zones inondées. Déjà fragilisées par des mois de précarité, ces populations vivent maintenant les pieds dans l’eau, exposées au froid et à la pluie, sans véritable refuge et avec un accès humanitaire toujours limité.
La Protection civile alerte sur une situation dramatique. Certaines zones ont été submergées par plus de dix centimètres d’eau, emportant couvertures, matelas et vêtements. Pour Mahmoud Basal, porte parole de la Protection civile, cette tempête amplifie encore une crise que l’ONU qualifie déjà de catastrophique. Dans un communiqué, il décrit le réveil de nombreuses familles découvrant leurs tentes inondées, une scène qu’il juge bouleversante.
Les équipes de secours ont reçu des centaines d’appels à l’aide, mais leurs moyens sont insuffisants pour répondre à l’ensemble des besoins. Le système dépressionnaire qui touche la région provoque des pluies torrentielles et un froid intense. Selon l’agence officielle WAFA, cette perturbation est accompagnée d’orages et d’une baisse marquée des températures.
Mahmoud Basal prévient que ces intempéries aggravent encore les conditions de vie des déplacés. Il insiste sur le fait que la bande de Gaza traverse une période d’une extrême gravité, comparable à une scène de carnage humanitaire. Les familles doivent se déplacer une nouvelle fois à l’intérieur du territoire pour se protéger du froid, bien que les possibilités d’abris se réduisent de jour en jour.
Les Nations Unies rappellent que la situation reste critique. Jens Laerke, porte parole d’OCHA, explique que l’accès humanitaire demeure entravé plus d’un mois après l’entrée en vigueur du cessez le feu. Les restrictions israéliennes limitent l’arrivée des produits de base, du matériel d’abri et des services essentiels.
Face à ces conditions extrêmes, aucun hébergement alternatif n’est disponible. Les autorités locales et le Hamas accusent Israël de bloquer l’entrée de tentes neuves et d’abris mobiles malgré les engagements du cessez le feu du dix octobre. Le blocus rend la bande de Gaza encore plus vulnérable, dans un contexte où, selon le ministère de la Santé, plus de soixante neuf mille Palestiniens ont été tués depuis octobre 2023 et où plus de cent soixante dix mille personnes ont été blessées.
La tempête qui frappe la bande de Gaza n’est donc pas seulement un phénomène météorologique. Elle devient le symbole d’une détresse humaine totale, où la pluie et le vent se mêlent à l’absence de ressources, au manque de protection et à une crise humanitaire qui ne cesse de s’aggraver.



