Invité sur le plateau de l’émission Info Hebdo le samedi 9 août 2025 sur Esae TV, Janvier Yahouédéou, ministre coordonnateur des ministres-conseillers auprès du président Patrice Talon, a livré un témoignage chargé d’accusations à l’encontre de l’ancien président Boni Yayi.
Dans un ton sans détour, l’ex-député affirme qu’en 2010, il était à deux doigts d’engager des poursuites judiciaires contre l’ex-chef de l’État. Selon lui, une procédure avait été lancée à l’Assemblée nationale pour traduire Boni Yayi en justice. Sur les 52 signatures nécessaires pour faire avancer le dossier, 49 avaient été recueillies. Il précise que cette initiative, amorcée en fin de mandat, a eu un coût politique élevé pour plusieurs députés impliqués : « La majorité est tombée, dont Samou Adambi », a-t-il rappelé.
Janvier Yahouédéou évoque un véritable « pillage de l’économie nationale » sous l’ancien régime, citant des exemples concrets comme le projet Cen-Sad estimé à 70 milliards de francs CFA. Il dénonce des cas de surfacturation : des paires de gants à 90 000 francs CFA, des imperméables facturés à 400 000 francs CFA, ou encore la cession de parcelles en zone côtière à des prix symboliques.
Autre dossier lourd : celui d’ICC Services. Yahouédéou estime que cette affaire a entraîné la disparition de près de 200 milliards de francs CFA, contribuant à l’aggravation de la pauvreté dans le pays. Il cite également le chantier du siège de l’Assemblée nationale, un projet de 25 milliards confié à des proches du pouvoir sans appel d’offres, aujourd’hui toujours inachevé.
Le ministre-conseiller conclut avec fermeté : si Patrice Talon décidait de déclencher une lutte « sans filtre » contre la corruption, Boni Yayi, selon lui, ne pourrait échapper à la justice.




