Politique & Société

Harcèlement en ligne ou diffamation ? Voici ce que risque Angela Kpeidja face à la justice béninoise.

Le procès de la journaliste béninoise Angela Kpeidja devant la CRIET a connu un nouveau tournant ce lundi. Le parquet a requis une peine de six mois de prison avec sursis, assortie d’une amende de deux millions de francs CFA, à l’issue d’une audience tenue devant la juridiction spéciale.

La militante des droits des femmes est poursuivie pour harcèlement par voie électronique, à la suite d’une plainte déposée par Stevy Wallace, ex-collaborateur de la Présidence. En cause, une publication de mars 2024 dans laquelle Angela Kpeidja dénonçait les agissements d’un « harceleur et violeur pas comme les autres ». Bien qu’aucun nom n’ait été directement cité, Stevy Wallace s’est senti visé et a engagé une procédure judiciaire pour diffamation.

Ses avocats estiment que cette publication a gravement nui à sa réputation et lui aurait coûté plusieurs contrats professionnels. Ils réclament 80 millions de francs CFA au titre de dommages et intérêts.

Le parquet, lui, a rejeté cette demande, la jugeant disproportionnée. Il a toutefois reconnu l’existence d’un préjudice et a proposé à la Cour de fixer le montant à 20 millions de francs CFA.

Absente à l’audience, Angela Kpeidja n’a pas encore réagi publiquement. Le verdict est attendu dans les prochains jours.

Figure médiatique engagée, l’autrice de Bris de silence et fondatrice de l’ONG N’aie pas peur est l’une des voix les plus actives contre les violences faites aux femmes au Bénin. Ce procès cristallise une tension croissante entre liberté d’expression et justice pour atteinte à la réputation.

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