Face à l’invasion croissante des mouches de fruits qui ravagent les plantations de mangues, le Gouvernement béninois, à travers l’Agence Territoriale de Développement Agricole du pôle 5 (ATDA Zou-Couffo), a lancé une opération d’envergure pour appuyer les producteurs. Objectif : protéger les vergers, limiter les pertes post-récolte et booster la compétitivité de la filière mangue.
Au total, 23 450 pièges ont été distribués gratuitement à 11 172 arboriculteurs opérant dans 14 communes réparties sur les pôles agricoles 2, 3, 4 et 5. Ces zones concentrent les principaux bassins de production de mangues dans les départements du Zou, du Couffo, de la Donga, de l’Atacora et du Borgou.
Mais avant de remettre ces kits, l’ATDA 5 a choisi de miser sur la formation. Des sessions pratiques ont été organisées dans les villes d’Abomey, Dassa, Natitingou, N’Dali et Bembèrèkè, animées par un expert espagnol, Edouard Pi. Les producteurs y ont appris les bonnes pratiques de pose des pièges et les méthodes efficaces pour piéger les mouches de fruits.
Selon Nourou-Dine Chabi Sero, assistant du Coordonnateur National du Programme de Développement des Filières de l’Arboriculture Fruitière, cette approche vise à renforcer les compétences techniques des exploitants pour une lutte durable contre un fléau qui détruit parfois plus de 80 % des récoltes. Réduire ces pertes, c’est sécuriser les revenus, renforcer l’exportation et soutenir la transformation locale des fruits.
Pour les producteurs, cette initiative tombe à point nommé. El Hadj Djanati Nata Osséni, arboriculteur à Boukoumbé, témoigne de l’efficacité des pièges qu’il utilise déjà dans ses vergers. Son expérience conforte les attentes placées dans ce programme de sauvegarde de la filière.
De son côté, la Directrice Générale de l’ATDA 5, Madame Richicatou Sale, insiste : chaque planteur doit équiper sa plantation de ces pièges pour atteindre les objectifs fixés par le Programme National de Développement de la mangue. L’enjeu est de produire localement des variétés à fort potentiel comme Amélie ou Kent, d’en valoriser la transformation et d’ouvrir davantage les portes de l’exportation.
Au-delà d’un simple appui logistique, cette initiative traduit la volonté du gouvernement d’inscrire la filière mangue béninoise dans une logique de performance durable, en conjuguant innovation technique et accompagnement de proximité.




