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Mali : Diarra Transport suspendue après une vidéo du JNIM, le gouvernement réagit fermement.

Le gouvernement malien a ordonné, le 22 octobre 2025, l’arrêt immédiat des activités de la société Diarra Transport, après la publication d’une vidéo du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM).

Dans cette séquence, le porte-parole du mouvement jihadiste, Bina Diarra, affirme avoir autorisé la reprise des activités de l’entreprise, mais sous des conditions à caractère religieux et social.

Il y a plusieurs mois, Diarra Transport avait déjà été visée par ce groupe armé, qui l’accusait de collaborer avec les forces armées maliennes (FAMa). Le JNIM reprochait notamment à la société d’avoir transporté des militaires, du matériel de guerre et d’avoir signalé certains voyageurs aux autorités. Ces accusations avaient conduit le groupe à interdire les bus de la compagnie sur plusieurs axes du nord et du centre du pays, forçant l’entreprise à suspendre ses activités.

Dans la vidéo récemment diffusée, Bina Diarra déclare que la compagnie est désormais autorisée à reprendre la route, mais à condition d’appliquer de nouvelles règles. Il exige, entre autres, la séparation des hommes et des femmes à bord, le port du voile intégral pour les passagères et le paiement d’indemnités en cas d’accident. Ces exigences, perçues comme une soumission à un groupe terroriste, ont déclenché une vague d’indignation au Mali et au-delà de ses frontières.

Face à la polémique, le ministère malien des Transports a réagi dans un communiqué. Il évoque un « accord présumé » entre la compagnie et le JNIM, tout en précisant que « des zones d’ombre demeurent sur la nature et la véracité de cet engagement supposé ». Le gouvernement a donc ordonné à Diarra Transport de geler toute reprise de ses activités prévue le 23 octobre, en attendant des éclaircissements.

Cette décision s’inscrit dans un climat sécuritaire de plus en plus fragile, marqué par la multiplication des attaques contre les convois routiers, notamment ceux transportant du carburant. Ces incidents ont provoqué une pénurie d’essence dans plusieurs grandes villes, y compris Bamako. En suspendant Diarra Transport, les autorités veulent rappeler que l’État demeure le seul garant de la sécurité et de la régulation du trafic sur le territoire national, et qu’aucune entreprise privée ne peut négocier directement avec des groupes armés.

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