Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) du Mali a dévoilé un rapport explosif sur la gestion de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ). L’audit, couvrant la période de 2020 au 31 mars 2025, met au jour des irrégularités financières estimées à 840,5 millions de FCFA, dont moins de 20 millions ont pu être régularisés.
Selon les conclusions relayées par L’Essor, le document révèle une série d’anomalies : avantages indus, indemnités injustifiées, marchés publics attribués hors procédure et dons non autorisés financés sur le fonds social. Parmi les montants mis en cause, on compte 663 millions d’avantages indus, 5,7 millions d’indemnités irrégulières, 10,6 millions de marchés passés sans respect des règles et 140 millions de dons sans justificatifs.
Mais les dysfonctionnements ne s’arrêtent pas là. Le rapport souligne des failles structurelles dans la gouvernance : adoption de budgets non conformes, absence de commissaire aux comptes pendant plusieurs exercices, comptes de gestion incomplets et dépenses sans pièces justificatives, en violation des principes de la comptabilité publique.
Face à ces constats, le BVG a saisi le Procureur du Pôle économique et financier ainsi que le Président de la Section des comptes de la Cour suprême. Les faits relevés pourraient constituer des infractions aux lois budgétaires et financières. La balle est désormais dans le camp de la justice.
Créée en 2003 et placée sous la tutelle du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, l’APEJ est censée promouvoir l’emploi des jeunes et soutenir leur insertion économique à travers des programmes de formation et d’entrepreneuriat. Pourtant, sa gestion est régulièrement épinglée par le BVG, qui avait déjà relevé des irrégularités similaires en 2022.
Ce nouveau rapport s’inscrit dans une dynamique nationale de lutte contre la mauvaise gouvernance. Le BVG a également audité d’autres institutions publiques, dont la Mairie du District de Bamako et plusieurs services techniques de l’État, pour la période 2024-2025. L’objectif reste le même : renforcer la transparence et la redevabilité dans la gestion des deniers publics.
Le Bureau du Vérificateur Général exhorte enfin les autorités à prendre des sanctions exemplaires et à mettre en œuvre des mesures correctives pour restaurer la confiance dans la gestion publique.




