La Cour suprême de Mauritanie a tranché ce mardi 4 novembre : Mohamed Ould Abdel Aziz passera quinze ans derrière les barreaux. L’ancien chef de l’État, jugé pour enrichissement illicite et trafic d’influence, voit ainsi sa condamnation définitivement confirmée.
Ce verdict met fin à un feuilleton judiciaire de plusieurs années et scelle la chute de celui qui a dirigé la Mauritanie d’une main de fer pendant plus d’une décennie.
Initialement condamné à cinq ans de prison en décembre 2023, Ould Abdel Aziz avait vu sa peine portée à quinze ans en mai 2025 par la cour d’appel. Les juges avaient estimé qu’il s’était considérablement enrichi grâce à ses fonctions. Son recours devant la Cour suprême vient d’être rejeté, validant la décision d’appel et mettant un point final à cette affaire.
Arrivé au pouvoir en 2008 après un coup d’État, Mohamed Ould Abdel Aziz a dirigé la Mauritanie jusqu’en 2019 avant de céder sa place à son ancien allié et compagnon d’armes, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Les deux hommes, autrefois unis, sont rapidement devenus rivaux après la passation de pouvoir.
Cette condamnation fait de l’ex-président l’un des rares dirigeants africains à être sanctionnés pour corruption au sommet de l’État. En Afrique, les procès visant d’anciens chefs d’État concernent le plus souvent des affaires politiques ou militaires, rarement des délits économiques.
Détenu depuis janvier 2023, Mohamed Ould Abdel Aziz clôt ainsi un chapitre emblématique de la lutte contre la corruption en Mauritanie. Ce pays, à la croisée du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne, avait connu sous son règne une stabilité relative, aujourd’hui assombrie par la chute de son ancien dirigeant.




