Le journaliste nigérien Ali Soumana, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Courrier, a été placé en détention le lundi 8 septembre 2025 à la prison de Say, près de Niamey. Cette incarcération fait suite à une plainte pour diffamation déposée par le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine.
Selon plusieurs sources judiciaires, le journaliste avait été interpellé le 6 septembre, deux jours avant sa mise sous mandat de dépôt. L’affaire trouve son origine dans un article publié fin août, qui évoquait une présumée affaire de fraude impliquant des opérateurs économiques et des responsables de la douane. Le texte s’appuyait sur un document présenté comme signé par le chef du gouvernement.
Après sa comparution devant un juge, Ali Soumana a été officiellement inculpé pour diffamation et complicité de diffusion de données électroniques.
Ce n’est pas la première fois que le journaliste se retrouve dans le viseur des autorités. En avril dernier, il avait été brièvement placé en garde à vue, suite à une plainte émanant d’un ancien directeur des douanes, déjà dans un contexte lié à ses publications.
Cette nouvelle arrestation soulève de vives inquiétudes au sein des milieux médiatiques. L’Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA) a rapidement réagi, dénonçant un climat de pression croissante sur les professionnels de l’information. L’organisation appelle les autorités nigériennes à garantir le respect des droits fondamentaux des journalistes, notamment leur liberté d’informer sans intimidation ni représailles.
