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Niger : trois journalistes incarcérés à Kollo, des appels pressants à leur libération.

La liberté de la presse traverse une nouvelle zone de turbulences au Niger. Trois journalistes ont été placés sous mandat de dépôt à la prison de Kollo, selon des informations relayées par la presse locale. Il s’agit d’Ibro Chaibou, secrétaire de rédaction de la Radio Télévision Saraounia, de Youssouf Seriba, directeur de publication du journal Les Échos du Niger, et d’Oumarou Kané, fondateur du journal Le Hérisson.

Leur incarcération suscite une vague d’indignation dans le monde des médias, plusieurs voix dénonçant une atteinte grave à la liberté d’expression.

Réagissant à cette décision, Josué Blaise Mbanga Kack, vice-président de l’Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA), a exigé la libération immédiate et sans condition des trois professionnels. « Nous comptons sur la bonne foi des autorités, car les raisons invoquées ne justifient en rien la privation de liberté de journalistes. Si la procédure suit son cours, elle risque d’entacher l’image du pays et de fragiliser les entreprises de presse », a-t-il déclaré.

Le responsable de l’UJPLA a également dénoncé une tendance inquiétante à la restriction de l’espace médiatique depuis la prise de pouvoir par les militaires, évoquant un climat d’intimidations et de menaces contre les journalistes. « Comment la simple publication d’une invitation à un événement public peut-elle troubler l’ordre public ? », s’est-il indigné, qualifiant la situation d’« aberration » et mettant en garde contre la montée de l’autocensure au sein des rédactions nigériennes.

Dans la même veine, Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de Reporters sans frontières (RSF), a appelé les autorités nigériennes à libérer immédiatement les journalistes détenus et à abandonner les poursuites.

Pour RSF, ces arrestations illustrent une dérive liberticide préoccupante dans un contexte où la presse joue un rôle essentiel de veille citoyenne.

Depuis le coup d’État de juillet 2023, plusieurs journalistes et médias ont fait l’objet de pressions, suspensions ou arrestations. Les organisations de défense de la presse craignent que ces nouvelles interpellations ne viennent renforcer un climat de peur au sein du secteur médiatique.

Alors que les appels à la libération des trois journalistes se multiplient, le Niger voit une fois de plus sa réputation de pays respectueux des libertés fondamentales mise à l’épreuve.

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