À quelques semaines de la présidentielle prévue le 25 octobre, le climat politique ivoirien devient de plus en plus explosif. Le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), dirigé par l’ancien président Laurent Gbagbo, affirme que 29 de ses membres ont été arrêtés ou ont disparu dans des circonstances troubles depuis le 1er août.
C’est lors d’une conférence de presse à Abidjan ce mardi 16 septembre, que Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du parti, a pris la parole. « Des familles vivent dans l’angoisse, sans nouvelles de leurs proches. Personne ne devrait être ciblé pour ses convictions politiques », a-t-il déclaré, visiblement inquiet de la tournure que prend la situation.
Parmi les personnes citées par le PPA-CI figure l’ex-ministre de la Défense Moïse Lida Kouassi, la députée suppléante Pascale Zahouly, ainsi que le cyberactiviste Ibrahim Zigui. Une liste a été transmise à l’AFP, recensant les cas documentés.
Les accusations sont lourdes : « actes terroristes », destruction de biens publics à Yopougon, ou encore disparition forcée. Concernant Ibrahim Zigui, ses proches avaient d’abord évoqué un enlèvement. Son avocat a ensuite confirmé avoir pu le rencontrer en détention à Abidjan. Jusqu’ici, aucun communiqué officiel des autorités judiciaires ne vient clarifier sa situation.
Le gouvernement nie toute disparition politique. Le porte-parole Amadou Coulibaly a assuré qu’« il n’y a aucun enlèvement en Côte d’Ivoire ».
Ce n’est pas la première alerte lancée par l’opposition. En juin dernier, le PDCI (Parti démocratique de Côte-d’Ivoire) avait aussi dénoncé plusieurs arrestations de ses membres. Son leader, Tidjane Thiam, tout comme Laurent Gbagbo, a vu sa candidature à l’élection présidentielle rejetée par le Conseil constitutionnel.
Ces tensions surviennent alors que le président sortant, Alassane Ouattara, brigue un quatrième mandat. Une décision que l’opposition juge contraire à la Constitution. Lundi, des militants du PPA-CI ont déposé des motions dans plusieurs préfectures pour contester cette candidature et dénoncer l’exclusion de leurs leaders du processus électoral.
Le ton est monté d’un cran. À l’approche du scrutin, la question n’est plus seulement de savoir qui sera candidat, mais si les conditions sont réellement réunies pour un vote libre et apaisé.




