La scène politique camerounaise est à nouveau sous tension après la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Selon la Commission nationale de recensement des votes, le président sortant Paul Biya arrive en tête avec un score estimé entre 53 et 54 % des suffrages exprimés.
Mais cette victoire annoncée ne fait pas l’unanimité. Le principal opposant, Issa Tchiroma Bakary, a rejeté catégoriquement les chiffres officiels, dénonçant ce qu’il qualifie de « manipulation flagrante de la volonté populaire ». Selon lui, les procès-verbaux collectés par son équipe démontrent une avance de plus de 60 % en sa faveur.
Dans une déclaration télévisée lundi soir, Issa Tchiroma a exigé la transparence dans le dépouillement et appelé le président Paul Biya à « faire preuve de grandeur en reconnaissant la vérité des urnes ». Il a toutefois invité ses partisans à éviter toute forme de violence, tout en maintenant la vigilance et la pression sur les institutions électorales.
Du côté du parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), plusieurs responsables ont salué ce qu’ils décrivent comme une « victoire nette », affirmant que le peuple camerounais a fait le choix de la stabilité et de la continuité.
La décision finale revient désormais au Conseil constitutionnel, seul organe habilité à proclamer les résultats définitifs. L’institution dispose de quelques jours pour examiner les recours éventuels avant de confirmer, ou non, la réélection de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982 et âgé de 92 ans.
